Affiche des Féeries du bocage 2012

Livre I : La genese

La genèse des Féeries du Bocage     Les 2 et 3 juin 2012, avec les Féeries du Bocage, l’intemporel a de l’avenir ...

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Livre II : L'alchimie

L'alchimie... Contrairement à ce que croit le monde, les contes de fées chers à notre enfance comportent plusieurs niveaux d’interprétation. ...

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Livre III : Le temps du jeu

3ème édition des Féeries du Bocage : Le temps du jeu FEERIES 2014 video3 par les-feeries-du-bocage     Les albums photos de l'édition 2014 ...

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Livre IV : La metamorphose

    Après l’Alchimie, après le Jeu et  pour  sa quatrième édition, le festival des Féeries du Bocage  aura pour thème : ...

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Livre V : Les etres de la nature

  Les Êtres de la Nature.   Nous les avons croisés dans les contes de fées qui ont bercé de notre enfance, puis ...

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Livre VI : Chevaliers, princesses et dragons

Chevaliers, princesses et dragons   Nous retrouvons ces trois figures dans les mythes antiques, dans les légendes et les contes jusqu’aux films ...

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Livre VII : Le Bien et le Mal

Le Bien et le Mal   Un vaste sujet abordé en cette VIIe édition du festival des Fééries du Bocage :  Le Bien et ...

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Interview de Camprubi Krystal

Krystal est née le 1er novembre 1976 à Verdun. Elle se prénommera elle-même Krystal, lorsque sa maman lui expliquera, qu’elle voulait l’appeler Cristal, mais que ce prénom lui a été refusé, à l’époque, par l’administration tatillonne de l’état civil….

Alliant le travail du peintre et de l’illustrateur, Krystal partage son temps entre des expositions  et des livres illustrés.

En 2008, Toi Lumière de ma Nuit ouvrage composé à quatre mains par Krystal et l’écrivain Christian Grenier chez Porte Lune Productions.

 En 2009, L’encyclopédie de la Fantasy avec Jacques Baudou chez Fetjaine, une participation à l’ouvrage sur Le Graal et les Chevaliers de la Table Ronde aux éditions Auzou (couverture et l’image principale de chaque page en couleur) et enfin Oghams Le temps des elfes aux éditions Au bord des continents.

Pour Krystal « l’Art est un grand tout, un dialogue de l’absolu qui se décline en plusieurs alphabets ».

Tout d’abord en quelques mots présentes toi ?

Une présentation est toujours difficile « en quelques mots », mais je vais tâcher de répondre assez brièvement :

Je suis une artiste, avant tout. Mais difficile d’être plus précise.

J’ai commencé par des études de musique, puis, encouragée par Siudmak, j’ai viré ma cuti pour embrasser une carrière de peintre. Il se trouve que l’illustration m’a ouvert ses portes avant les galeries. Mais j’ai toujours continué à pratiquer la peinture « réelle », même si pour les besoins de l’édition, j’ai fait entrer le numérique dans la gamme de mes outils, il y a quelques années.

Je n’ai donc pas suivi d’école, et ai commencé en autodidacte. Cependant, consciente de mes lacunes, j’ai développé une vraie boulimie d’apprentissage, auprès des maîtres qui me plaisaient et que j’avais l’opportunité d’approcher.

 De sorte qu’aujourd’hui, je suis le produit d’écoles et de styles très divers.

Mes principales thématiques brossent un monde que je classerais volontiers dans « l’historique fantasy ». Il y est souvent question d’elfes, de divinités, d’esprit des arbres ou de toute autre créature mythologique, mais j’aime quand cela frôle l’histoire et le vraisemblable. Un peu comme si on pouvait visiter quelques pas derrière le voile de notre perception, et deviner plus que de voir, tout ce qui peut se trouver derrière…

Pour le côté historique, je m’intéresse beaucoup à la période celte, dans toutes ses facettes.

Le « celte » est tendance ces dernières années, mais j’espère ne pas être dans l’effet d’une mode. Mon intérêt porte sur cette formidable culture, qui nous est encore partiellement absconse et qu’on découvre progressivement plus complexe qu’on ne l’a laissé entendre jusqu’ici.

Par extension, je m’intéresse à toutes les cultures tribales et les arts premiers, qui peuvent être en résonance avec, et cela transparaît d’une manière sibylline dans mes peintures…

Quel effet cela fait de recevoir la médaille d’argent du Prix Mirabelle à 13 ans ?

ça alors, ou vous avez trouvé cette information ?!! 😀

Bien… C’est une question qu’on ne m’a jamais posée, je te sais gréer de la poser. Car on me connaît aujourd’hui, et on ne peut pas forcément imaginer ce qu’il y avait avant.

L’avant, je n’en parle pas ou peu. Mais à cet âge-là, je traversais une période difficile.

J’étais mal acceptée par les autres : ce qui est en général reconnu et apprécié d’un artiste, arrivé à l’âge adulte, et en pleine maîtrise de son art, est précisément ce qui en fait un extra-terrestre aux yeux des autres, à l’adolescence.

Pendant toutes les années collège et même encore au lycée, mon intégration a été plus que compliquée, et ma relation aux autres, ambiguë. On me disait « douée » d’une part, et de l’autre, j’étais un objet de rejet, car trop différente. J’étais « la folle ». Celle qui avait une photo de Rimbaud au-dessus de son lit d’internat.

Celle qui peignait sur les tables d’étude (c’était interdit, en principe, mais comme c’était « bien fait », les pions me faisaient des passe-droits :-))

Au collège, dans la cour, comme je m’ennuyais généralement dans les conversations mondaines et sans profondeur qu’on peut avoir à cet âge, je m’achetais des assimils et j’apprenais du Russe ou du Japonais (je ne suis pas allée bien loin, mais c’était un passe-temps divertissant).

Mais ça suscitait l’incompréhension et parfois même, des réactions de violence au point que les autres gamins, incapables de comprendre ce qui pouvait bien me motiver, me cassaient les crayons et essayaient d’arracher les pages des livres.

 Pour le dire simplement, j’ai vécu une sale adolescence.

 Et les prix que j’ai pu avoir alors étaient une compensation valorisante. La bienveillante reconnaissance que « ma folie » pouvait valoir quelque chose aux yeux des adultes. Je crois que ça a fait partie des choses qui m’ont permis de traverser cette période…

La médaille d’argent au prix Mirabelle, si je ne dis pas de bêtise, ça a été la première. A la suite, j’ai remporté d’autres médailles (parfois or, parfois argent) et des trophées jeunesse et sport. Tout ça pour quelques rimes, à l’époque.

Aujourd’hui, je n’écris plus beaucoup de poésie mais j’apprécie toujours d’en lire.

Qu’a bien pu te dire  Wojtek Siudmak  dans un train qui t’as décidé de te  lancer dans le métier ? 😉

A vrai dire, il n’a pas eu à me dire grand-chose, mais simplement à me donner confiance en moi.

Il m’a dit que j’en étais capable, et cela m’a suffit à faire le pas. J’avais besoin d’avoir d’une bonne dose de confiance pour oser quitter ma formation musicale et me lancer dans les arts graphiques.

 J’avais déjà presque 25 ans et c’était déjà tard pour un changement d’école. Alors il fallait être sûre de pouvoir compter sur ma propre évolution.

Pendant les quatre heures où nous avons été coincés dans ce train (il y a avait eu un accident sur la voirie et nous avons été immobilisés sur le trajet de retour entre Nantes et Paris) nos conversations ont surtout tournées autour des classiques.

 Je me souviens qu’on a échangé sur Alma Tadema, Bouguereau, et aussi l’art contemporain et le retard qu’il a pris à Paris, par tout ce qui a pu le détourner du figuratif. Ça a été très agréable.

Il ne m’a pas beaucoup parlé du milieu, mais m’a simplement dit qu’il fallait travailler encore et encore les bases, ne jamais me lasser.

Ne pas me laisser entraîner dans des ornières qui ne me convenaient pas, comme ça a été le cas pour lui. Il m’a conseillé aussi d’aller à Vienne et de voir les originaux de Klimt qui, d’après ce qu’il avait vu de mon style de l’époque, « pouvait m’apporter beaucoup ».

En partant, je me souviens encore de ses paroles sur le quai : « j’essaie de vous donner des conseils sincères, mais si vous vous rendez compte que ce ne sont pas des conseils en or, mais juste en plaqué, vous avez le droit de ne pas m’écouter « . :-))

J’ai adoré cette image, et à vrai dire, j’ai mis en pratique tous les conseils que j’ai pu ! …

Un défaut et une qualité ?

Dans mes principaux défauts, je noterais ma tendance à être extrêmement dispersée.

Comme c’est ma nature et que cela répond à un goût réel, je n’ai pas voulu aller à l’encontre de ce trait de caractère, mais j’ai essayé de transformer cela en qualité, en cherchant à créer des passerelles entre mes diverses passions. De façon à ce que, ce qui paraissait décousu, trouve un sens malgré la multitude des expressions.

Dans mes principales qualités, je crois pouvoir dire que je suis vraie. Mais comme noté précédemment, cette qualité peut se retourner en défaut, lorsque dans des situations où il serait plus facile de faire profil bas et de « laisser filer », je ressens la nécessité de m’arrêter et de mettre les choses au clair.

J’ai souvent été en porte-à-faux, et j’ai parfois mis des gens dans l’embarras, par honnêteté.

Au final, les défauts, les qualités, sont des valeurs très subjectives, et on passe facilement de l’un à l’autre en fonction des circonstances.

 Donc ma réponse restera libre d’interprétation…

Depuis  quand tu participes au festival des féeries et pourquoi tu as accepté d’y participer ?

Je crois avoir commencé les féeries du bocage dès la première mouture.

Ce qui fait qu’il est entré dans mes rendez-vous annuels.

L’année dernière, j’ai décliné l’invitation pour laisser un peu tourner les têtes (il est bon qu’un festival renouvelle aussi ses auteurs et illustrateurs, pour varier les plaisirs).

Je suis d’autant plus contente d’y retourner cette année.

 Le festival est tout simplement très sympathique. Il reste à échelle humaine, on y trouve une bonne synergie.

Le charme de la campagne environnante n’y est pas pour rien. Ce plateau, ces bocages, m’ont d’abord parus très insolites au sud de Paris.

 C’est un endroit que j’ai appris à apprécier et j’y retourne avec plaisir.

Que penses-tu du thème de cette année « les êtres de la nature » ? qu’est-ce que cela t’inspire ?

J’ose dire que c’est en plein dans le mille avec mes intérêts thématiques personnels !

Ces dernières années, j’ai travaillé sur la représentation de dryades et les faunes et autres esprits de la nature ont toujours peuplé mes représentations ! Je ne peux qu’applaudir des deux mains !

Tu peux nous parler de ce que tu vas présenter au festival ?

Mes livres avec, comme d’habitude, les produits dérivés dont je dispose.

Et en guise d’exposition, je pense mettre en avant les aquarelles… Une fois n’est pas coutume !

Mais je prendrai aussi, très certainement, de quoi monter mes petits pendentifs personnalisés : une façon d’être présente différemment sur le festival, et d’occuper mes mains (ainsi que, peut-être, les yeux des festivaliers) entre deux dédicaces.

Quelle est ton actualité littéraire/artistique ?

Je suis sur le point de lancer une campagne pour sortir mon prochain livre.

 Il s’agira d’un livre plutôt épais (176 pages, si tout se passe bien) et très personnel, raison pour laquelle je ne passe pas par l’édition classique. Néanmoins, je suis heureuse d’avoir eu le soutien -et la préface !- d’un merveilleux auteur, qui me fait là un grand honneur…

Je ne peux pas trop en dire plus pour le moment, sans faire de spoiler, car je compte bientôt détailler tout ça sur ma page Facebook et sur mon site…

Le livre est prêt depuis plusieurs mois, mais je patine sur des questions matérielles de second ordre, qui ont cependant retardé le projet.

Quels sont tes projets ?

Le projet le plus immédiat, outre la sortie de mon livre, c’est l’actuelle élaboration d’un espace dédié à des cours et des stages de dessin et peinture académique dans ma région.

Je me suis rendue compte qu’il y avait un manque, dans l’enseignement pictural.

Si on veut faire profession du dessin, évidemment, les grandes écoles existent qui peuvent prodiguer une excellente base.

Néanmoins, en France, il est rare que les écoles d’art abordent vraiment la peinture à huile, par exemple.

 Ou l’approche alla prima versus l’approche flamande. Par ailleurs, s’il y a pléthore d’ateliers ou de MJC qui proposent de « faire de la peinture », j’ai rarement vu un programme de cours sérieux pour les amateurs.

 Pour cela, d’après mes recherches du moins, il faut passer la frontière.

Je suis donc en train d’élaborer tout doucement un programme évolutif, d’après ce que j’ai mis en pratique ces dernières années.

As- tu d’autres passions ?

Il sera difficile de les lister… 😀 L’astronomie (ma toute première passion sans doute, mais toujours restée très amateur car je suis mauvaise en sciences…), l’équitation (en particulier western, mais c’est en stand by depuis que j’ai dû me séparer d’une jument que j’adorais), les cultures celtiques et tribales d’une manière générale, le yoga (je prépare en ce moment un cursus d’enseignement), la musique (cahin caha, je pratique chant, violon, harpe, flûte et piano ), la sculpture, le travail du métal (j’ai tâté la forge et la dinanderie, mais depuis deux ans, je me forme à coups de stages à la bijouterie au pôle bijou de Baccarat), la création d’habits et l’embellissement textile (auquel j’ai été initiée avec la styliste Sylvie Facon, avant d’apprendre la broderie lunévilloise qu’on utilise en haute couture), le travail des émaux, le vitrail,…

Dans les activités et les passions je participe à des cours de reliure, et je pratique le somebana (art de faire les fleurs en soie).

Dans un tout autre style, faire des films (j’ai fait ou participé à quelques courts-métrages amateurs), la photo (j’ai un petit studio et j’adore bidouiller avec mes éclairages !), l’acting (je suis nulle, mais j’adore ça !),….

Et dernièrement, j’ai surpassé une grosse peur de toujours en m’attaquant à la menuiserie, via un centre de formation sur les métiers du bois.

 Je suis bizarrement très monomaniaque, mais mes « manies » sont tournantes.

 Et j’ai constaté qu’elles reviennent. C’est comme une roue où chaque activité aurait sa période haute et basse, cycliquement.

 Ce qui me permet de maintenir tout de même une pratique constante de tout ceci, à petite ou grosse dose…

Qu’aimerais tu partager/transmettre au public qui viendra te voir lors du festival ?

Ce que je m’efforce de faire à chaque fois : nous vivons une période difficile, pleine de doutes, pleine de changements, qui est très pesante pour beaucoup d’entre nous ; Si je mets tant d’ardeur dans la seule chose que je fasse à peu près bien (l’art), c’est pour permettre de transmettre un peu de magie, un peu de lumière, un peu de rêve.

 Peut-être aussi un peu d’enthousiasme. Pour laisser ce fanal aux gens qui passent, et qui peuvent, à la manière de Frodo avec la lumière d’Eärendil, traverser l’obscurité, quelle que soit la forme qu’elle revêt pour chacun d’eux…

Qu’attends tu de cette 5ieme édition ?

J’espère bien sûr une belle participation, mais avant tout, que l’ambiance reste aussi conviviale qu’elle l’a été durant les précédentes éditions.

 Je n’ai pas d’attente particulière en ce qui me concerne. Sinon que de pouvoir vivre pleinement chaque instant et de réussir à me donner à fond.

Et maintenant un truc perso que tu n’as jamais dit à personne 😉 ?

Que je n’ai vraiment jamais dit à personne ? Tu l’auras voulu ! :

« Kia hora te marino

Kia whakapapa pounamu te moana

Kia tere te karohirohi

I mua i tou huarahi »

(et j’attends de voir combien de personnes me demanderont ce que ça signifie ;-))

Les petites infos en plus :

J’ai essayé de tricher, d’avoir une réponse sans avoir besoin de chercher mais Krystal n’a rien voulu lâcher !

Mais après de fil en aiguille j’ai réussi à avoir un petit indice 😉 :

« La fin n’est pas loin de signifier la même chose que la phrase elfique de Tolkien « Elen sila lumen omentielvo » :-))
Et sinon, c’est du maori 🙂 »

Site internet : http://www.krystal-camprubi.com

Blog : http://krystal-camprubi.over-blog.com

Catégories: Actualités, Interview 2016